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L’activité physique réduit de 15 à 30 % le risque de cancer
Octobre rose, le mois dédié à l’information sur le cancer du sein, touche à sa fin. Nous entrons dans « Movember », une période de sensibilisation au dépistage des cancers masculins – en particulier ceux de la prostate et des testicules.
Si les traitements progressent, ces maladies gardent une incidence élevée. Or l’activité physique constitue un puissant moyen de prévention et de rémission des cancers. Les explications de Gaël Ennequin, chercheur à la chaire Santé en Mouvement de l’université Clermont Auvergne dont Assurance Prévention est partenaire.
En quoi l’activité physique constitue-t-elle un rempart contre le cancer ?
Une activité physique pratiquée quotidiennement réduit le risque de développer des maladies chroniques. La Haute autorité de santé (HAS) la recommande ainsi en prévention du cancer du côlon, du sein et de l’endomètre. Nous disposons par ailleurs d’un niveau de preuve élevé pour les cancers de la vessie, de l’œsophage et de l’estomac.
Si on recoupe les diverses études sur le sujet, on estime que le risque de cancer diminue de 15 % à 30 % dès qu’on atteint les recommandations de l’OMS, à savoir 30 minutes d’activité physique par jour1.
A contrario, le manque d’activité physique est responsable de 3 000 nouveaux cas de cancer par an en France2, et notamment 19 % des cancers du côlon, 21 % des cancers du sein et 26 % des cancers de l’endomètre3.
Et les patients atteints du cancer ? Quel intérêt ont-ils à pratiquer une activité physique, s’ils en sont capables ?
Environ 2 personnes sur 3 souffrent de séquelles cinq ans après un diagnostic de cancer. Ces séquelles sont dues à la maladie et aux traitements. Or les patients qui sont moins sédentaires que la moyenne, de même que ceux pratiquant une activité physique, ont une meilleure condition physique. Ils dorment mieux, tolèrent mieux les traitements et ont moins de risques de rechuter. L’activité physique réduit enfin, d’environ 25 %, le niveau de fatigue des patients.
La difficulté, c’est que le cancer altère les capacités cardiorespiratoires et musculaires. Cela rend l’exercice physique plus difficile. D’où l’intérêt d’une activité physique adaptée (APA), prescrite par le médecin, qui prend en compte l’état du patient.
Sur quels autres travaux se penchent les chercheurs ?
Une étude sur des souris atteintes du cancer du foie démontre que celles ayant une roue de course développent moins de tumeurs que les autres, et des tumeurs de plus petite taille. Mon équipe compte lancer l’an prochain une étude sur les interactions entre médicaments, obésité et activité physique. Nous espérons démontrer que l’activité physique améliore l’efficacité des traitements chez les patients atteints de cancer du foie.
Sources
1 Voir notamment « Physical Activity in Cancer Prevention and Survival: A Systematic Review » (2018)
2 Institut National du Cancer
3 Fondation pour la recherche contre le cancer
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