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Comprendre la contraception féminine
Depuis la légalisation de la pilule en 1967, les scientifiques ont usé d'imagination pour nous offrir des solutions contraceptives orales ou locales, "timbrées" ou "implantées", avec ou sans règles, à prendre tous les jours ou à changer après plusieurs années et ce, dans un seul but : éviter les grossesses non désirées. En France,en 2016, la pilule était le contraceptif le plus utilisé (33 %), devant le stérilet (26 %) et le préservatif (16 %). Ces pourcentages varient selon la classe d'âge, les femmes de plus de 35 ans ayant davantage recours au stérilet.
Qui est concerné par la contraception ?
Toute personne, homme et femme, ayant une vie sexuelle et ce, dès le premier rapport ! En France, malgré la large palette de moyens contraceptifs proposés, le nombre d’avortements ne faiblit pas, y compris chez les très jeunes filles, preuve qu’il y a encore beaucoup à faire en ce domaine pour informer. Beaucoup d’idées fausses circulent à propos de la contraception. Par exemple, certains pensent encore à tort qu’ils ne risquent rien la première fois.
La première cause de grossesse non désirée est l’oubli de pilule ou l’accident de préservatif, sans recours immédiat à une contraception d’urgence.
Quels sont les contraceptifs existants ?
La pilule
Il n’y a pas une, mais plusieurs familles de pilules, selon qu’elles associent les deux hormones œstrogène et progestérone (pilules combinées), ou qu’elles contiennent uniquement de la progestérone (micropilules ou pilules progestatives).
Les pilules estroprogestatives (combinées) agissent en bloquant l’ovulation. Les pilules à la progestérone microdosées modifient la glaire cervicale et les parois de l’utérus de façon à empêcher l’ascension des spermatozoïdes et la nidation de l’œuf. Elles se prennent tous les jours à la même heure.
Il existe enfin des pilules aux progestatifs dosés plus fortement, pour les femmes en période de pré-ménopause, ayant des fibromes ou certaines pathologies des seins.
Le stérilet
Le stérilet est posé pour 4-5 ans en moyenne. Il empêche la fécondation et l’implantation de l’œuf fécondé dans l’utérus. Le cuivre présent sur la plupart des stérilets a un effet toxique sur les spermatozoïdes. Certains stérilets, qui diffusent un progestatif à faible dose, permettent en plus l'absence de règles.
Contrairement à une idée répandue, la pose d’un stérilet est possible chez les femmes qui n’ont jamais eu d’enfant.
L'implant, le patch ou l'anneau
- L’implant contraceptif se pose sous la peau (sous anesthésie locale) pour 3 ans.
- Le patch contraceptif est à coller sur la peau une fois par semaine, pendant 3 semaines consécutives, avant une pause d’une semaine, le temps des règles.
- L’anneau vaginal contraceptif se place directement dans le vagin pendant 3 semaines consécutives, avant une pause d’une semaine, le temps des règles.
Les contraceptifs locaux
Préservatif masculin, préservatif féminin, spermicides, ce n’est pas le choix qui manque mais ces solutions sont moins efficaces que les autres contraceptions.
Et les contraceptions dites naturelles ?
Nombreuses sont les méthodes de contraception dites naturelles, depuis l’abstinence en période d’ovulation jusqu’au retrait avant l’éjaculation. On leur impute jusqu’à 25 % d’échecs !
La contraception d’urgence
La contraception d’urgence est une méthode d’exception utilisable par les femmes dans les 3 à 5 jours qui suivent un rapport non protégé. Elle ne doit pas se substituer aux méthodes contraceptives habituelles. Deux méthodes sont disponibles : la prise d’un contraceptif d'urgence hormonal (la pilule dite « du lendemain ») ou la pose d’un stérilet au cuivre.
Vers qui se tourner pour obtenir une contraception ?
Les médecins traitants et les gynécologues sont en première ligne pour obtenir une contraception adaptée à ses besoins. Sinon, dans un planning familial ou un centre de protection maternelle et infantile (PMI).
Les contraceptifs oraux peuvent être prescrits pour une durée de 12 mois et sont délivrés par le pharmacien pour une durée de 3 mois. Par la suite, il est conseillé d’effectuer une consultation annuelle au cours de laquelle la tolérance du mode de contraception choisi sera évaluée. Le médecin peut également mettre à profit cette consultation pour réaliser un frottis vaginal destiné à dépister des lésions précancéreuses du col de l’utérus.
Pour permettre la poursuite d’un traitement par pilule contraceptive prescrit par un médecin ou une sage-femme, il est possible, dans certaines conditions, de s’adresser à un infirmier ou à un pharmacien :
- les infirmiers peuvent renouveler les prescriptions de pilules contraceptives datant de moins d’un an, pour une durée maximale de 6 mois ;
- les pharmaciens peuvent effectuer des dispensations supplémentaires de pilules contraceptives, pour une durée maximale de 6 mois, si la prescription du médecin ou de la sage-femme date de moins d’un an.
Il est ensuite indispensable de consulter un médecin ou une sage-femme pour obtenir une nouvelle prescription.
Pilule : gratuité pour toutes les femmes de 12 à 26 ans
Depuis le 1er janvier 2022, et afin de faciliter l'accès des jeunes femmes à la contraception, la prise en charge intégrale des frais liés à la contraception concerne toutes les femmes de 12 à 26 ans et non plus seulement les mineures. L'extension de la gratuité de la contraception à toutes les jeunes femmes de moins de 26 ans est motivée par le recul de l'usage de la contraception, souvent lié à des raisons financières. L'Assurance maladie prend désormais en charge à 100 % et sans avance de frais, le coût de la contraception et les actes qui y sont liés (une consultation par an avec un médecin ou une sage-femme et les examens biologiques potentiels).
En pratique, les jeunes femmes de moins de 26 ans peuvent accéder gratuitement aux consultations de médecin ou de sage-femme, examens ou actes médicaux en lien avec la contraception ainsi qu'aux différents types de contraception sur prescription en pharmacie sans avancer de frais (pilules hormonales de 1e ou de 2e génération, implant contraceptif hormonal, stérilet, contraception d'urgence hormonale pour les jeunes femmes majeures). Ne sont pas concernés les préservatifs internes (féminins), les crèmes spermicides, les patchs, les anneaux vaginaux et les pilules de 3e et 4e générations. Deux marques de préservatifs externes (masculins) « Eden » et « Sortez couverts », sont prises en charge par l’Assurance maladie à 100 % sans prescription médicale si vous avez moins de 26 ans, ou à 60 % sur prescription médicale si vous avez 26 ans ou plus.
Sources
www.choisirsacontraception.fr
Baromètre Santé 2016
Contraception : dispositifs et remboursements, Assurance maladie, 2023
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