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Écrans : comment protéger les enfants d’un usage excessif ?
Depuis une quinzaine d’années, internet a révolutionné nos vies… et celles de nos enfants qui se sont rapidement emparés de ces nouvelles technologies pour apprendre, jouer, communiquer, etc. Pourtant doit-on laisser les enfants jouer librement avec ces outils ? Comment s’assurer qu’ils en ont un usage raisonnable qui respecte leur développement ? Des recommandations existent pour guider les parents.
Les effets négatifs des écrans chez les enfants
Dès le plus jeune âge, il n’est pas rare de voir aujourd’hui un enfant jouer avec le smartphone ou la tablette de ses parents. Pourtant, l’utilisation excessive de ces outils numériques, en particulier lorsqu’elle est trop précoce, expose les enfants à des effets négatifs : troubles de la concentration, manque de sommeil, diminution du temps passé à interagir "réellement" avec d’autres enfants, voire surpoids, dépression et addiction dans les cas les plus sévères.
Les parents sont souvent démunis face à l’usage qu’ont leurs enfants de ces nouveaux outils et manquent de repères sur les limites à imposer.
Dès l’âge de deux ans, le temps passé à regarder la télévision influence le poids de l’enfant quelques années plus tard
Les résultats d’une étude publiés en janvier 2017 par l’Inserm "confirment ceux de plusieurs études qui avaient déjà suggéré un lien entre exposition précoce aux écrans - principalement mesurée par le temps passé devant la télévision - et surpoids". Selon l’équipe des chercheurs, plusieurs mécanismes peuvent expliquer cette corrélation, tels qu’une modification du métabolisme des enfants au repos, une substitution de l’activité physique par l’activité télévisuelle ou encore une forte exposition aux publicités pour des aliments transformés gras et sucrés.
Plus d’informations sur www.inserm.fr
Des recommandations pour aider les parents
La règle 3-6-9-12 (ans) a été proposée en 2008 par le Dr Serge Tisseron pour apporter une réponse simple aux questions de nombreux parents. Elle est relayée depuis par l’Association française de pédiatrie ambulatoire (AFPA).
De plus, l’Académie de médecine a publié en 2013 un rapport intitulé "L’enfant et les écrans" qui fait le point sur les connaissances actuelles dans le domaine et donne des indications aux parents qui souhaitent s’assurer d’un usage raisonnable des écrans par leurs enfants.
Avant 3 ans, pas de télévision et des jeux sur tablette accompagnés
Selon le rapport de l’Académie de médecine, un consensus scientifique se dégage aujourd’hui pour considérer que l’exposition passive et isolée à la télévision ou aux DVD n’aide pas les bébés à apprendre à parler. De façon générale, l’exposition précoce et excessive des bébés aux écrans, sans présence humaine interactive et éducative, est très clairement déconseillée.
Mais dans un cadre d’éveil précoce, et avec le concours d’un adulte ou d’un enfant plus âgé, une tablette numérique interactive et des jeux adaptés peuvent très bien participer au développement cognitif du bébé. Mais elle n’est pas indispensable.
Entre 3 et 6 ans, un usage pour des périodes courtes et pas de journal télévisé
Entre 3 et 6 ans, les adultes ou les enfants plus âgés peuvent commencer à sensibiliser le jeune enfant au fait que les écrans simulent l'environnement réel comme quand il dessine ou joue à "faire semblant". À cet âge, des jeux vidéo adaptés lui apprennent à se projeter dans la peau des personnages et cela contribue à le rendre moins égocentré, comme le font les jeux et les interactions dans la vie réelle.
De plus, les outils numériques peuvent avoir un intérêt pédagogique, par exemple pour commencer à apprendre à lire ou à compter. Entre 2 et 6 ans, on peut également apprendre aux enfants à communiquer à distance avec les membres de sa famille via les outils numériques.
Attention cependant, pas de télévision ou d’ordinateur dans sa chambre, ni de tablette personnelle : le risque d’usage compulsif existe même à cet âge. Leur usage doit se limiter à des périodes courtes et jamais pendant le repas ou avant de dormir.
Attention, pas de journal télévisé avant l’âge de 6 ans. Après cet âge, il est préférable qu’un adulte soit présent pour répondre aux questions qui pourraient survenir après la présentation d’un sujet potentiellement traumatisant.
Entre 6 et 12 ans, l’apprentissage des règles de l’activité en ligne
Entre 6 et 12 ans, l’usage pédagogique d’outils numériques à l’école ou à la maison est un progrès technologique et éducatif important. Il a été démontré que la pratique de jeux vidéo d’action améliore les capacités de concentration, de décision rapide et d’attention visuelle des enfants de 7 ans et plus.
Néanmoins, c’est souvent à cet âge que l’on rencontre les premiers effets négatifs d’une pratique excessive des écrans : manque d’activités physiques et sociales réelles, de sommeil, voire risque accru de myopie plus tard.
À cet âge, comme au précédent, il faut donc éduquer à une pratique modérée et autorégulée : établissez des règles claires sur le temps passé devant les écrans. De plus, il est essentiel de commencer à inculquer les règles liées au droit à l’image et à l’intimité, ainsi que l’esprit critique face aux informations en ligne. Accompagnez-le dans sa découverte d’internet.
N’oubliez pas de paramétrer vos outils et les navigateurs pour éviter que vos enfants soient exposés à des images choquantes. Enfin, les experts recommandent de ne pas laisser un enfant participer aux réseaux sociaux avant l’âge de 12 ans.
Après 12 ans, la vigilance est de mise sur le temps passé devant les écrans
L’éducation et le contrôle des parents concernant les écrans restent essentiels chez l’adolescent. Parce que les adolescents ont de la difficulté à inhiber des pensées et comportements impulsifs (du fait de l’état de maturation de leur cerveau), et qu’ils souffrent parfois de l’absence de repères, des excès comportementaux peuvent se produire dans le monde virtuel. Par exemple, deux études, américaine et espagnole, ont montré qu’entre 8 et 18 ans, environ 8,5 % des joueurs de jeux vidéo peuvent être considérés comme dépendants.
Pour éviter les effets négatifs des écrans, convenez d’horaires à respecter avec votre adolescent. Déconnectez votre domicile du réseau pendant la nuit (les « box » sont paramétrables avec un mot de passe) et, s’il possède un smartphone, assurez-vous qu’il ne passe pas par le réseau 4G... Éduquez également votre adolescent sur les questions du harcèlement, de la pornographie et du plagiat (les « copier-coller » pour rédiger un devoir). L’usage des réseaux sociaux est possible mais mieux vaut ne pas chercher à faire partie des « amis » de votre adolescent !
Enfin, soyez particulièrement vigilant en cas de baisse des résultats scolaires.
Notre enquête d'opinion « Parents-enfants : regards croisés sur les risques numériques des jeunes ados » révèle que la famille constitue le premier cercle de confiance des adolescents et le lieu principal de discussion et de protection de vis-à-vis des risques numériques.
Si parents et ados sont d'accord sur le fait que ces derniers passent un temps excessif sur leur smartphone (74 % des parents et 71 % des adolescents de 13 à 14 ans), ils n’en tirent pas les mêmes conclusions : 67 % des parents craignent que leurs enfants ne développent une addiction aux écrans mais seulement 35 % des adolescents partagent cette inquiétude.
Comment protéger son enfant de la surexposition aux écrans ?
Mettre en place un contrôle du temps d'écran sous forme d'un contrat de confiance établissant certaines règles à respecter pour les écrans ou via l’utilisation d’outils de contrôle parental. 8 parents sur 10 ont mis en place un contrôle du temps d’écran pour leurs enfants. 84 % des parents le jugent efficace et 83 % des adolescents concernés l’acceptent plutôt bien !
Sur notre plateforme CyberPrev, rubrique "addiction aux écrans", votre adolescent trouvera les réponses à toutes ses questions : c'est quoi être accro aux écrans ? Comment savoir si je le suis ? Pourquoi ça peut être dangereux ? Comment s'en sortir et comment aider un(e) ami(e) accro ? Comment limiter mon temps d'écran ? Un quiz leur permet également de tester leurs connaissances sur l'addiction aux écrans.
Sources
- "L’enfant et les écrans", Académie de médecine, 2013
- "La règle du 3-6-9-12", Association française de pédiatrie ambulatoire, 2016
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