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09/11/2024

Prévenir le cancer du col de l’utérus

Le cancer du col de l’utérus est un cancer dû à une famille de virus, les papillomavirus contre lesquels nous disposons d’un vaccin. Ce vaccin anti-papillomavirus s’adresse aux jeunes filles avant leurs premiers rapports sexuels.

Le cancer du col de l’utérus est dû à des virus

Chaque année en France, entre 2500 et 3000 nouveaux cas de cancer du col de l'utérus et 1 100 décès sont enregistrés, ce qui en fait la 11e cause de cancer chez la femme.

La plupart des cancers du col utérin sont liés à une infection par un virus appartenant à la famille des papillomavirus (HPV). Ces virus sexuellement transmissibles sont très répandus. Dès le début de la vie sexuelle, ils provoquent des infections génitales qui passent généralement inaperçu et qui guérissent spontanément.

Plus rarement, certaines de ces infections peuvent entraîner des lésions qui deviennent parfois précancéreuses et qui sont ensuite susceptibles d’évoluer vers un cancer du col de l’utérus.

Le dépistage du cancer du col de l’utérus

Le dépistage du cancer du col de l’utérus repose sur la réalisation régulière d’un frottis cervical. Cet examen simple et indolore consiste à analyser au microscope des cellules prélevées à l’aide d’un coton-tige au niveau du col utérin. On peut ainsi détecter des cellules anormales qui justifient un examen plus poussé à l’aide d’un appareil spécifique, le colposcope.

Les autorités de santé recommandent un frottis cervical tous les 3 ans pour les femmes entre 25 et 29 ans (après 2 tests normaux réalisés à un an d’intervalle), puis tous les 5 ans entre 30 et 65 ans. Ce frottis recherche, selon l'âge de la personne :

  • pour les jeunes femmes âgées de 25 à 29 ans, la présence de cellules du col anormales au niveau du col de l’utérus, 
  • pour les femmes âgées de 30 à 65 ans, la présence du virus HPV.

Depuis 2018, un programme national de dépistage du cancer du col de l’utérus existe. Il s’agit du troisième programme national de dépistage organisé du cancer, après celui du cancer du sein depuis 2004 et celui du cancer colorectal depuis 2009. Ce programme s’adresse à toutes les femmes asymptomatiques âgées de 25 à 65 ans inclus. Les femmes concernées qui n’ont pas réalisé de frottis cervico-utérin dans les 3 dernières années sont invitées, par courrier, à se rendre chez un médecin généraliste, un gynécologue ou une sage-femme pour effectuer cet examen. Ce frottis est pris en charge à 100 % par l’Assurance maladie, sans avance de frais, sur présentation du courrier d’invitation envoyé par l’Assurance maladie.

Grâce aux frottis, la mortalité par cancer du col de l'utérus a considérablement diminuée en France. Néanmoins, ce test manque de sensibilité et 30 % des femmes qui présentent des lésions précancéreuses ne sont pas identifiées par le frottis.

De nouveaux tests de dépistage plus sensibles

De nouveaux tests de dépistage recherchant directement la présence du virus sont disponibles. Ils permettent d'identifier les femmes infectées par les HPV avant l'apparition de lésions cellulaires (10 % des Françaises). Ces personnes à risque augmenté peuvent alors être suivies de manière approfondie avec des examens plus sensibles que le frottis.

Chez les femmes âgées de 30 à 65 ans, ces nouveaux tests représentaient moins de 1 % des tests de dépistage en 2019, 25 % en 2020 et 65 % au cours des 6 premiers mois de 2021.

Selon l'Institut national du cancer (INca), le cancer du col de l'utérus peut être évité dans 90% des cas grâce au frottis de dépistage.

La vaccination contre les papillomavirus

Depuis 2007, un vaccin contre les papillomavirus est préconisé par les autorités de santé et figure dans le calendrier vaccinal : Gardasil 9 qui protège contre 9 types de papillomavirus (6, 11, 16, 18, 31, 33, 45, 52 et 58) qui sont responsables de 90 % des cancers du col de l’utérus, mais aussi de 70 % des cancers du vagin, 40 % des cancers de la vulve, 85 % des cancers de l’anus et 60 % des cancers du pénis.

La vaccination contre les HPV est prise en charge par l’Assurance maladie à hauteur de 65 % du coût, le reste étant pris en charge par les assurances complémentaires de santé ("mutuelles").

La vaccination HPV peut être réalisée par un médecin ou une sage-femme, par un infirmier sur prescription d'un médecin ou d'une sage-femme, ou dans un centre gratuit d'information, de dépistage et de diagnostic (CeGIDD), un centre de planification familiale et certains centres de vaccination publics.

La couverture vaccinale du vaccin contre les HPV chez les adolescentes est en progression depuis plusieurs années mais elle reste insuffisante. En 2020, elle était estimée à 41 % pour une dose à 15 ans (contre 35 % en 2019) et 33 % pour le schéma complet à 16 ans (contre 28 % en 2019).

Le calendrier vaccinal contre les papillomavirus

Depuis 2020, la vaccination contre les infections à papillomavirus est recommandée à tous les enfants, filles comme garçons, de 11 à 14 ans, si possible avant une éventuelle exposition au virus HPV afin que le vaccin soit plus efficace. L'une des doses peut être injectée en même temps que le rappel diphtérie-tétanos-polio-coqueluche prévu entre 11 et 13 ans. Par ailleurs, dans le cadre du rattrapage vaccinal, la vaccination est recommandée pour les adolescents entre 15 et 19 ans révolus qui n’auraient pas été vaccinés auparavant. En 2020, une grande étude suédoise a montré de manière définitive que la vaccination contre les papillomavirus réduit le risque de cancer provoqué par ces virus pendant au moins 14 ans après la vaccination.

La vaccination de tous les jeunes garçons est recommandée depuis 2020, non seulement parce qu'elle bénéficie à leur santé, en les protégeant directement (ce virus peut également être responsable de cancers des organes génitaux masculins ou de l'anus), mais aussi parce qu’elle améliore la protection des jeunes filles et femmes non vaccinées. De plus, la vaccination contre les papillomavirus est proposée aux hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) jusqu’à l’âge de 26 ans, dans le cadre de la prévention des cancers de l’anus et du pénis. Elle est également systématiquement proposée aux personnes immunodéprimées, que ce soit du fait d’une maladie ou d’un traitement médicamenteux..

Des frottis toujours nécessaires !

Attention, la vaccination ne protégeant pas contre toutes les souches de virus responsables de cancers du col de l’utérus, le vaccin ne remplace pas le frottis. À partir de 25 ans, toute femme, vaccinée ou non, doit continuer à faire un frottis tous les trois ans !

Téléchargez notre dépliant "Cancers féminins : prévenir et dépister"

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