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Dépister les cancers féminins
On diagnostique de plus en plus de cancers, mais on sauve aussi de plus en plus de vies, grâce aux progrès réalisés en cancérologie, mais aussi grâce au dépistage qui permet un diagnostic précoce.
Que soit par dépistage organisé au niveau national (sein, col de l’utérus, intestin), ou par dépistage individuel (peau), ce diagnostic précoce permet une meilleure efficacité des traitements et une augmentation du nombre de guérisons.
Le dépistage des cancers féminins
Plus tôt dépisté, plus vite traité
Cette devise est valable pour tous les cancers. Par exemple, dans le cancer du sein, chez les femmes qui se font dépister tous les deux ans par mammographie entre 50 et 74 ans, la différence en termes du nombre de décès est estimée à 10 % comparativement aux femmes qui échappent à ce dépistage organisé.
Au cours de l’année 2020, 2,5 millions de femmes ont effectué une mammographie de dépistage organisé du cancer du sein. C’est une baisse importante par rapport aux années précédentes, en lien avec les perturbations dues à la pandémie de Covid-19.
Quel dépistage à quel âge ?
Le dépistage organisé des cancers féminins est l’affaire de toute une vie, depuis l'entrée dans la vie sexuelle jusqu’à 75 ans au moins. À faire :
- un examen clinique annuel,
- un frottis cervico-vaginal au minimum tous les 3 ans (après 2 tests normaux réalisés à un an d'intervalle) chez toutes les femmes âgées de 25 à 29 ans, puis tous les 5 ans de 30 à 65 ans. Depuis mai 2018, un programme national de dépistage organisé du cancer du col de l’utérus a été mis en place. Toutes les femmes asymptomatiques âgées de 25 à 65 ans inclus qui n’ont pas réalisé de frottis cervico-utérin dans les 3 dernières années sont invitées, par courrier, à se rendre chez un médecin généraliste, un gynécologue ou une sage-femme pour effectuer cet examen. Ce frottis est pris en charge à 100 % par l’Assurance maladie, sans avance de frais, sur présentation du courrier d’invitation. Ce dépistage organisé a lieu tous les 3 ans.
- entre 50 et 74 ans,
- une mammographie tous les deux ans (parfois plus tôt en cas de risques particuliers) ;
- un test immunologique de dépistage du sang dans les selles tous les deux ans, suivi d’une coloscopie s’il est positif (côlon et rectum).
De plus, le dépistage peut être individuel, par exemple lorsqu’on a de nombreux grains de beauté. Un examen annuel par un dermatologue est préférable.
En cas de diagnostic de tumeur, faut-il demander un second avis médical ?
Dans le cadre du dépistage du cancer du sein, la mammographie est systématiquement lue par deux médecins différents. La question du second avis médical se pose plutôt à propos du traitement à mettre en place.
Pour le cancer colorectal ou le cancer du col de l’utérus, la coloscopie (pour l’intestin) ou la colposcopie (pour le col) permettent d’évaluer de manière fiable la présence d’une tumeur. Un examen microscopique d’un prélèvement de cette tumeur permettra de confirmer le caractère cancéreux le cas échéant.
Consulter rapidement en cas de signes d’alerte
Le dépistage précoce, c’est aussi savoir repérer les signes d’alerte le plus tôt possible.
Au niveau du sein
Une grosseur, un écoulement de lait - hors période d'allaitement - ou de sang par le mamelon, une déformation du galbe du sein, la rétractation d'un mamelon, un sein dont la peau paraît fripée ou rétractée, sont autant de symptômes qui méritent un avis médical. De même si, au palper avec la main bien à plat, on ressent un ganglion dans l'aisselle ou une grosseur inhabituelle. Tous ces signes ne traduisent pas forcément un cancer du sein, mais encore faut-il s'en assurer.
Au niveau du bas-ventre
L'alternance de pertes irrégulières de sang très foncé avec des pertes rosées chez une femme ménopausée mérite de rechercher un cancer du corps de l’utérus (plus rarement du col). Les symptômes du cancer de l'ovaire sont malheureusement banals et tardifs : douleurs au bas-ventre, augmentation du volume de l'abdomen, amaigrissement, fatigue, voire difficultés pour uriner et constipation rebelle si les organes voisins sont envahis.
Au niveau du ventre
Des troubles du transit avec alternance de constipation et de diarrhées, du sang dans les selles (en dehors d’une maladie hémorroïdaire) et/ou des douleurs abdominales sans raison particulière, peuvent évoquer un cancer du côlon ou du rectum.
Au niveau de la peau
La méthode ABCDE est un moyen mnémotechnique simple pour se souvenir des éléments à rechercher sur les grains de beauté :
- Asymétrie : les grains de beauté ou les taches qui ne sont ni ronds, ni ovales ou qui ne sont pas homogènes en termes de couleur ou de relief doivent être particulièrement surveillés.
- Bords irréguliers : des bords déchiquetés sont le signe d’un grain de beauté à surveiller.
- Couleur non homogène : attention aux grains de beauté et aux taches qui mélangent plusieurs couleurs (brun, rouge, blanc, bleu ou bleu-noirâtre).
- Diamètre : les grains de beauté de plus de 6 mm de diamètre doivent faire l’objet d’une surveillance attentive.
- Évolution : tout changement rapide de la taille, de la forme, de la couleur ou de l’épaisseur d’un grain de beauté ou d’une tache justifie une consultation chez un dermatologue. Si vous remarquez un de ces éléments, faites examiner vos grains de beauté par un dermatologue.
Antécédents familiaux : pour qui le conseil génétique ?
En cas d’antécédents familiaux de cancers du sein et de l’ovaire, une femme peut bénéficier, si elle le souhaite, d’un dépistage des gènes BRCA1 et BRCA2 (les gènes responsables de certains cancers féminins). Si elle en est porteuse, des mesures de surveillance spécifiques sont mises en place.
Téléchargez notre dépliant "Cancers féminins : prévenir et dépister"
Sources
Cancers : les chiffres clés, Institut national du cancer, 2023
Cancer Info
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