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Allergies : que penser de la désensibilisation ?
Nez qui coule, qui pique, éternuement, yeux rouges…, les symptômes de l’allergie empoisonnent périodiquement la vie des allergiques, que ce soit au printemps ou au contact d'animaux, de poussière, de pollens... Si le traitement des symptômes repose sur l’éviction de l’allergène en cause et sur des médicaments antihistaminiques, il n’existe qu’une seule façon de se débarrasser définitivement d’une allergie : la désensibilisation.
Le principe de la désensibilisation
La désensibilisation est médicalement désignée par les termes d’« immunothérapie spécifique ». C’est actuellement l’unique traitement qui permet de se débarrasser d’une allergie.
Le principe de la désensibilisation est d’exposer régulièrement l’organisme à de petites quantités de substance allergisante (l’allergène) afin de réduire progressivement la réponse immunitaire vis-à-vis de celle-ci, et de finir par réduire complètement la sensibilité de l’organisme. Autrement dit, notre corps apprend petit à petit à supporter l’allergène.
La désensibilisation en pratique
L’administration de doses croissantes d’allergène
La désensibilisation consiste à administrer des doses croissantes de l’allergène. Jusqu’à récemment, cette administration nécessitait des injections sous-cutanées hebdomadaires (toutes les 2 semaines en début de traitement) d’une petite dose d’extrait de l’allergène. Cette injection avait lieu à l’hôpital sous la surveillance d’un allergologue en raison d’un risque de choc anaphylactique (une réaction allergique sévère et potentiellement grave). Seuls les allergologues sont habilités à pratiquer des désensibilisations allergiques.
Une voie d’administration qui peut se faire au domicile
Aujourd’hui, on utilise couramment la voie sublinguale, qui consiste à déposer sous la langue quelques gouttes d’une solution d’allergène. Ce traitement est réalisé par le patient lui-même, à son domicile, à jeun, tous les matins (puis parfois tous les 2 jours). La dose est progressivement augmentée jusqu’à ce que la dose maximale bien supportée par le patient soit atteinte (entre 1 et 3 semaines). Cette dose est ensuite maintenue durant la durée restante du traitement.
Les effets indésirables éventuels sont des démangeaisons sous la langue et une petite gêne dans la bouche.
Les contre-indications de la désensibilisation allergique
À noter que la désensibilisation est déconseillée aux personnes immunodéprimées, celles atteintes d’une maladie dégénérative ou d’un cancer, aux seniors, aux enfants de moins de 5 ans et aux femmes enceintes (mais une désensibilisation initiée avant le début de la grossesse peut être poursuivie).
Combien de temps dure une désensibilisation ?
Il faut être patient et persévérant car la désensibilisation à un allergène dure au moins 3 ans, et souvent entre 3 et 5 ans. À noter cependant qu’une amélioration est généralement constatée au bout d’une année de traitement. Quel que soit l’allergène en cause, la désensibilisation est prise en charge par la Sécurité sociale, et donc remboursée.
Traiter une allergie grâce à la désensibilisation contribue aussi à prévenir l’apparition de l’asthme, évolution possible chez les allergiques (notamment lors de rhinites allergiques ou rhumes des foins).
Quelles sont les allergies accessibles à la désensibilisation ?
Aujourd’hui, on désensibilise avec succès aux principaux allergènes mis en cause dans la rhinite allergique et l’asthme : pollens, acariens, salive/poils de chat ou de chien, moisissures, poussières… La désensibilisation est également efficace contre les allergies au venin d’hyménoptères (guêpes, abeilles).
Pour les allergies aux pollens, la désensibilisation offre environ 70 % de bons résultats, et plus encore avec les acariens. Attention toutefois, plus les causes des allergies sont multiples, plus il est difficile de se faire désensibiliser.
Quand débuter une désensibilisation ?
Pour débuter une désensibilisation, il est nécessaire d’attendre la fin de l’inflammation, celle qui a été déclenchée par le système immunitaire au contact de l’allergène. Il faut donc attendre la fin des symptômes. Des tests cutanés et sanguins seront nécessaires pour identifier avec certitude le ou les allergènes en cause. La désensibilisation doit également débuter longtemps avant la nouvelle saison allergique.
Au final, la période idéale pour une désensibilisation aux pollens est souvent à la rentrée de septembre, ce qui permet déjà de bénéficier d’une amélioration dès la saison suivante.
Sources
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