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Priorité prévention : les 25 mesures-phares du Comité interministériel de la Santé
Le lundi 26 mars 2018, Edouard Philippe, Premier ministre et Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé ont réuni le Comité interministériel de la Santé (CIS). Ont été retenues 25 mesures-phares de la politique de prévention destinées à accompagner les Français pour rester en bonne santé tout au long de leur vie.
Mesure n°1 : Supplémenter en vitamine B9 les femmes enceintes et en désir de maternité
Les anomalies de fermeture du tube neural, à l’origine de malformations de la moelle épinière, représentent 1 naissance pour 1 000. La vitamine B9 (ou acide folique ou folates) joue un rôle important dans le bon développement du système nerveux de l’embryon et intervient notamment dans la fermeture du tube neural. L'apport en vitamine B9 est insuffisant dans la population générale.
Mesure : Supplémenter systématiquement les femmes qui souhaitent avoir un enfant, au moins 4 semaines avant la conception et au moins durant les deux premiers mois de grossesse. Mener des campagnes de sensibilisation des femmes et des professionnels de santé concernés.
Mesure n°2 : Mieux prévenir les consommations à risque et mieux repérer les addictions pendant la grossesse
Les pratiques addictives pendant la grossesse (notamment la consommation de tabac et d’alcool) sont des facteurs de risques importants pour la santé de la mère et de son enfant. Elles sont à l’origine de lourdes complications telles que les accouchements prématurés, la mort subite du nourrisson ou des anomalies chez l’enfant. La consommation de tabac durant la grossesse augmente de trois fois le risque de mort in utero au début de la grossesse ainsi que le risque de naissance prématurée.
Mesures :
- améliorer la visibilité du message sanitaire "zéro alcool pendant la grossesse" sur les contenants d’alcool en augmentant notamment significativement la taille du pictogramme "interdit aux femmes 10 enceintes" ;
- mettre à disposition des femmes enceintes des auto-questionnaires "consommation (alcool, tabac, cannabis) - facteurs de vulnérabilités" afin de mieux les informer et de faciliter la communication avec les professionnels de santé ;
- diffuser des messages clefs sur les comportements favorables à la santé et des informations sur les pratiques à risque dans les 16 temps organisés pour le suivi de la femme enceinte, via les professionnels de santé (en ville, en établissements de santé et dans les réseaux de périnatalité).
Mesure n°3 : Créer un site internet de référence et mener une campagne de communication afin d'informer la population sur les risques des produits chimiques de consommation courante
L’exposition aux produits chimiques par l’utilisation de divers produits dans notre quotidien, notamment les perturbateurs endocriniens, et leurs effets potentiels sur la santé, représente une préoccupation croissante de la population en particulier chez la femme enceinte. Tendre vers une sobriété d’exposition de la population à ces produits, et en particulier pour les personnes les plus sensibles, notamment les femmes enceintes et en âge de procréer, les parents, les enfants ainsi que les personnes qui n’ont pas les ressources suffisantes (connaissances, ressources financières) pour s’en prémunir.
Mesure : Créer d’ici fin 2018, un site internet d’information du public sur les produits chimiques contenus dans les produits de consommation courante porté par Santé Publique France avec l’appui de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES). Une campagne de communication sera menée auprès du public.
Mesure n°4 : Mettre en place un parcours santé des 0-6 ans
Les inégalités de santé sont déjà installées avant l’âge de 6 ans, voire dès 3 ans. A titre d’exemple, 21 % des enfants d’ouvriers sont en surpoids ou obèses contre 8,5 % des enfants de cadres. Sans intervention, les inégalités de santé persistent et nuisent à la réussite scolaire des enfants qui en sont victimes, augmentant en retour les inégalités sociales.
Mesure : Etendre l’obligation vaccinale des jeunes enfants (3-18 mois) et mieux construire et coordonner le parcours de santé des enfants avant l'âge de six ans avec lensemble des parties prenantes :
- actualiser et moderniser les outils de suivi : une nouvelle version du carnet de santé et des certificats de santé de l’enfant diffusée en 2018 et les certificats de santé de l’enfant dématérialisés d’ici 2020 ;
- expérimenter sur 3 territoires un parcours de coordination renforcée "santé-accueil-éducation" de l’enfant entre 0 et 6 ans, de la première socialisation à l’entrée au CP, afin de déployer progressivement des coordinations adaptées des acteurs de chaque territoire permettant, entre autres, d’améliorer le taux de participation à la visite médicale avant six ans.
Mesure n° 5 : Prévenir l’obésité chez les enfants, par une promotion renforcée de l’activité physique
En 2014, la moitié des adultes était en surpoids ou obèse (un adulte sur six était obèse). Concernant les jeunes, le taux de surpoids chez les 5-6 ans était en 2013 de 11,9 % (dont 3,5 % d’obésité); pour les 10-11 ans, il était à 18,1 % (dont 3,6 % d’obésité). L’obésité infantile est un facteur prédictif de l’obésité à l’âge adulte : la probabilité qu’un enfant obèse le reste à l’âge adulte varie selon les études de 20 à 50 % avant la puberté à 50 à 70 % après la puberté. Pour lutter contre le surpoids et l’obésité, il importe d’agir dès l’enfance à la fois sur les deux déterminants de santé que sont l’alimentation et l’activité physique. Les bénéfices pour la santé de la pratique régulière d’une activité physique sont avérés, quels que soient l’âge et le sexe.
Mesure : Poursuivre et renforcer pour 3 ans l’expérimentation de la prévention de l’obésité menée avec l’assurance maladie chez les jeunes de 3 à 8 ans en complétant le forfait avec la proposition de séances d’activité physique selon les besoins et la motivation de l’enfant et de sa famille.
Mesure n°6 : Renforcer l’offre médicale dans les territoires ultra-marins en créant une centaine de postes d’assistants spécialistes "outre-mer" et en améliorant l’attractivité de ce statut
A l’instar d’autres territoires français, les territoires d’outre-mer présentent un déficit de temps médical sur certaines spécialités : réanimation, anesthésie, obstétrique, néonatologie…
Mesure : Créer une centaine de postes d’assistants spécialistes "outre-mer" en améliorant l’attractivité de ce statut : contrats de court terme de 6 mois à 2 ans, aide à la mobilité et au logement, accompagnement lors du retour dans l’Hexagone.
Mesure n°7 : L’école promotrice de santé
La promotion de la santé à l’école s’appuie sur une démarche globale et positive permettant de promouvoir le bien-être des élèves dans un environnement bienveillant favorisant un climat de confiance et de réussite. Elle doit renforcer les attitudes favorables à la santé pour tous les élèves et, pour certains, répondre aux problèmes de santé rencontrés ou prévenir des conduites à risque.
Mesures :
- généraliser dans tous les établissements les programmes de développement de la promotion de la santé incluant le développement des compétences psychosociales, en associant l’ensemble de la communauté éducative et les parents ;
- généraliser dans l’ensemble des écoles et établissements secondaires les "ambassadeurs élèves" de prévention dont le rôle est de partager des messages de prévention auprès des autres élèves. L’ambassadeur aura à sa disposition une mallette pédagogique regroupant différentes interventions de prévention (notamment tabac, alcool, nutrition, activité physique, environnement) ;
- mettre à disposition des familles des ressources leur permettant d'assurer à leurs enfants une meilleure prévention en matière de santé : ces outils seront intégrés dans la "mallette des parents", entièrement revue pour la rentrée scolaire 2018 ;
- favoriser les partenariats entre chaque collège et lycée et une consultation jeunes consommateurs (CJC) référente située à proximité afin de systématiser les échanges et les liens entre l’équipe de la CJC et l’équipe éducative.
Mesure n°8 : Prévenir les risques auditifs chez les jeunes
La généralisation de l’écoute de musique amplifiée génératrice de troubles sévères et irréversibles de l’audition nécessite de renforcer la prévention chez les jeunes.
Mesures :
- repérer des troubles auditifs et la délivrer des conseils de prévention lors de l’examen de santé réalisé entre 15 et 16 ans grâce au redéploiement des 20 examens de santé de l’enfant pris en charge à 100 % par l’assurance maladie ;
- prévenir en direction des jeunes dans le cadre du service sanitaire ;
- sensibiliser via une campagne nationale sur les risques liés à l’écoute de musique amplifiée et une sensibilisation à l’usage des bouchons d’oreille.
Mesure n°9 : Expérimenter le "PASS préservatif" pour les moins de 25 ans
Les jeunes en France sont particulièrement exposés aux infections sexuellement transmissibles (IST). Un quart des découvertes de séropositivité, deux tiers des cas de gonococcies, plus de deux tiers des cas de Chlamydioses concernent les jeunes. Les cas de syphilis sont aussi en augmentation. Or, le préservatif reste la méthode de base pour se protéger et protéger les autres du VIH et des IST et pour prévenir les grossesses non prévues.
Mesure : Expérimenter dans quelques régions à forte incidence d’IST (dont une région d’outre-mer) un programme de prévention en santé sexuelle à destination des jeunes de moins de 25 ans.
Mesure n°10 : Renforcer les interventions des consultations jeunes consommateurs
Les niveaux de consommation des produits psychoactifs sont préoccupants en France et globalement supérieurs à la moyenne des autres pays européens, en particulier chez les jeunes. La moitié des jeunes de 17 ans interrogés ont connu une alcoolisation ponctuelle massive au cours du mois précédent, près de 4 adolescents sur 10 ont déjà fumé du cannabis. Or il s’agit d’une période de la vie où l’installation de consommations problématiques peut avoir des conséquences très lourdes, comme des troubles du développement, de l’apprentissage ou de la socialisation.
Mesures :
- renforcer l’intervention des consultations jeunes consommateurs sur le territoire, pour des actions de prévention collective "hors les murs" et pour accueillir les jeunes de 11 à 25 ans et leur famille, de manière anonyme et gratuite, lorsqu’ils sont en difficulté avec une consommation de substances (tabac, alcool, cannabis…) ou une pratique (écrans, jeux…) ;
- développer des partenariats de proximité entre les établissements scolaires et les consultations jeunes consommateurs pour y orienter les jeunes en difficultés.
Mesure n°11 : Proposer systématiquement un accompagnement spécialisé des jeunes admis aux urgences ou hospitalisés après un épisode d’alcoolisation massive
De nombreux jeunes sont admis aux services d’accueil des urgences pour une intoxication éthylique aiguë.
Mesure : Proposer systématiquement aux jeunes une démarche préventive et une orientation après leur passage aux urgences. Le fait de sensibiliser les jeunes (remise d’une plaquette et intervention brève) a un effet sur leur consommation d’alcool post-passage aux urgences.
Mesure n°12 : Former 80 % de la population aux gestes de premiers secours
Tout un chacun est confronté à des situations de détresse et savoir réagir permet de sauver des vies. Actuellement l’on estime que seulement 20 % de la population française a suivi une formation aux gestes de premiers secours et que 50 % des élèves en classe de troisième ont bénéficié de la formation « prévention et secours civiques de niveau 1 » (PSC1).
Mesure : Former 80 % de la population aux gestes de premiers secours. Une attention particulière sera apportée aux formations pour les jeunes générations, en fonction de leur âge. Cette mesure sera accompagnée d’un accès facilité aux défibrillateurs automatisés externes sur l’ensemble du territoire par une géolocalisation accrue.
Mesure n°13 : Former les étudiants aux premiers secours en santé mentale
Au-delà des premiers secours "somatiques", c’est aussi la détresse psychique qui appelle des interventions précoces car les prises en charge tardives sont synonymes de troubles plus sévères et chroniques.
Mesure : Introduire en France une formation aux premiers secours en santé mentale. Il s’agit d’apprendre à savoir réagir face à une détresse psychique : entrer en contact, soutenir et orienter.
Mesure n°14 : Traitements d’aide à l’arrêt du tabac : passer du forfait au remboursement classique
En France, plus de 13 millions de personnes fument mais plus de la moitié souhaitent arrêter de fumer. Le tabac est la source majeure de cancers, de maladies cardio-vasculaires et d’insuffisance respiratoire, et est responsable de 73 000 décès chaque année. Si le Plan national de réduction du tabac (PNRT), l’accès au forfait à 150 euros par an pour tous les assurés ainsi que l’opération #MoisSansTabac ont eu un impact important en 2016 et 2017, il reste encore trop limité au regard des 13 millions de fumeurs.
Mesure : Passer du forfait d’aide au sevrage de 150€ par an et par assuré à un remboursement classique comme pour tous les médicaments remboursables. Cela permet à la fois de lever les freins liés à l’avance de frais systématique et d’avoir le même tarif pour un produit sur tout le territoire, tout en permettant une durée de traitement adaptée à la dépendance.
Mesure n°15 : Intensifier les actions de prévention et de dépistage à destination des publics les plus exposés pour contribuer à l’élimination du virus de l’hépatite C en France à l’horizon 2025
Depuis 2014, la possibilité de guérir de l’hépatite C est une réalité grâce aux antiviraux à action directe (AAD). Des actions sont indispensables pour consolider les acquis et accélérer la prise en charge de l’hépatite C.
Mesure :
- renforcer l’accessibilité aux traitements de l’hépatite C par l’ouverture à de nouveaux prescripteurs en favorisant les réseaux ville-hôpital ;
- renforcer le dépistage de proximité par test rapide d’orientation diagnostique (TROD) dans une approche combinée du VIH, VHC, VHB ;
- renforcer la prévention par des actions innovantes « d’aller-vers » pour toucher les publics prioritaires et éloignés du système de santé.
Mesure n°16 : Introduire un troisième dépistage organisé : le dépistage du cancer du col de l’utérus
Les cancers du col de l’utérus sont responsables de plus de 1 000 décès et de 3 000 nouveaux cas par an. Or, un repérage précoce des lésions précancéreuses permet d’éviter à 100 % le développement d’un cancer. Pourtant, même si la réalisation d’un frottis du col de l’utérus est recommandée, plus d’une femme sur trois ne le réalise pas.
Mesure : Introduire un troisième programme national de dépistage organisé, celui du cancer du col de l’utérus en France. Concrètement, toutes les femmes n’ayant pas réalisé de frottis dans les 3 dernières années seront invitées à le faire, avec une prise en charge à 100 % du frottis. Par ailleurs, les recommandations d’un intervalle de réalisation des frottis tous les 3 ans seront rappelées afin de réduire la fréquence des dépistages chez les femmes qui en font trop régulièrement.
Mesure n°17 : Simplifier le parcours vaccinal et s’engager vers la généralisation de la vaccination antigrippale par les pharmaciens
La vaccination est une des interventions les plus efficaces pour prévenir les maladies infectieuses. Pourtant, malgré les progrès indéniables accomplis grâce à la vaccination, une part des Français reste défiante vis-à-vis de cette prévention.
Mesure : L’objectif du Gouvernement est d’élargir les compétences vaccinales des professionnels de santé, en concertation avec tous les acteurs, et notamment de généraliser dès 2019 la vaccination antigrippale par les pharmaciens d’officine dont les premiers résultats sont positifs.
Mesure n°18 : Etendre le Nutri-Score à la restauration collective et commerciale et aux produits alimentaires manufacturés non préemballés
Le Nutri-Score recommandé par les pouvoirs publics depuis octobre 2017 sur les denrées alimentaires est un logo qui informe sur la qualité nutritionnelle simplifiée en complément de la déclaration nutritionnelle obligatoire (indication des teneurs en matières grasses, acides gras saturés, sel, sucre, protéines) fixée par la réglementation européenne. Le Nutri-Score participe de l’amélioration de l’information nutritionnelle figurant sur les produits et ainsi aide les consommateurs à acheter des aliments de meilleure qualité nutritionnelle.
Mesure : Etendre le Nutri-Score à la restauration collective et commerciale. Elle a vocation à être mise en œuvre dans tous les lieux de restauration fréquentés par les enfants afin que cette représentation graphique simple et intuitive contribue à l’éducation nutritionnelle des enfants à l’école et en famille afin d’améliorer leurs choix.
Mesure n°19 : Réduire la consommation de sel de 20 % dans la population française
Une consommation excessive de sel est un des facteurs majeurs de risque de développement d’hypertension artérielle. L’OMS a fixé un objectif de consommation maximum de sel de 5g/jour. En France, la consommation moyenne est de 8g/j. On n’observe plus de réduction de cette consommation depuis 2006. 85 % du sel consommé provient du sel contenu dans les aliments et 25 % provient du seul pain. L’OMS estime que la baisse de la consommation de sel (de 10 à 5 g/j) permettrait de réduire le taux global d’accidents vasculaires cérébraux (AVC) de 23 % et les taux de maladies cardiovasculaires de 17 %.
Mesure : En cohérence avec les Etats généraux de l’alimentation, inciter les industriels, par des mécanismes d’auto-régulation, à réduire la teneur en sel des aliments (de 10 % par exemple) et à améliorer en complément le contenu en autres nutriments d’intérêt pour la santé.
Mesure n°20 : Mobiliser les industriels pour réduire l’exposition des consommateurs aux perturbateurs endocriniens
Un certain nombre d’affections de la santé humaine sont aujourd’hui suspectées d’être la conséquence d’une exposition aux perturbateurs endocriniens : malformations congénitales, diminution de la fertilité, puberté précoce, cancers hormono-dépendants, troubles du développement neuronal. Ces substances se retrouvent dans une large gamme de produits de consommation courante, mais également dans l’environnement.
Mesure : Susciter des engagements volontaires des industriels et des distributeurs pour substituer, dans les produits de consommation courante, les substances pouvant présenter des propriétés de perturbation endocrinienne, informer les consommateurs par la diffusion de messages de prévention ou par un étiquetage par exemple.
Mesure n°21 : Mobiliser les fédérations sportives au service de la santé lors des événements sportifs
Les événements sportifs de façon générale, et plus particulièrement ceux à dimension internationale, comme les jeux olympiques et paralympiques, fédèrent les Français, avec un relai médiatique très important. Des pratiques et des comportements à risque pour la santé peuvent parfois être exacerbés à l’occasion de ces événements.
Mesure : Mobiliser et accompagner les fédérations sportives, lors des manifestations organisées à tout niveau et plus particulièrement dans le cadre des grands événements sportifs internationaux (Coupe du monde de rugby (2023), Jeux olympiques et Paralympiques (2024), Tournoi des 6 nations, Roland Garros,…) autour de la promotion des comportements favorables à la santé et au bien-être et principalement des quatre grands facteurs de risque de maladies non transmissibles (tabac, alcool, sédentarité, obésité).
Mesure n°22 : Mieux prendre en compte les besoins de santé des personnes en situation de handicap
Pour les soins de santé généraux, les personnes en situation de handicap ont des besoins supérieurs à la population générale. En dépit de ces besoins accrus, les personnes en situation de handicap font l’expérience de nombreux obstacles pour accéder aux soins, liés à la fois aux facteurs propres à la personne (mobilité et capacités de communication réduites, crainte des soins, raisons financières) et aux facteurs environnementaux (accessibilité des locaux et des équipements, manque de formation au handicap des professionnels de santé). Ainsi, le recours à certaines spécialités médicales est plus faible, comme c’est le cas des consultations chez le gynécologue ou des consultations bucco-dentaires.
Mesures :
- réaliser, au moins une fois par an, un bilan de santé afin de repérer les besoins de soins courants dont ceux en santé bucco-dentaires, de dépister les facteurs de risques et de réaliser des actions de prévention et promotion de la santé (alimentation, sédentarité, vaccinations, dépistages organisés, santé sexuelle,…) ;
- mieux prendre en compte la complexité de la prise en charge médicale des patients en situation de handicap dans les tarifs des professionnels et établissements de santé ;
- informer les patients sur l’accessibilité du cabinet du professionnel de santé en enrichissant de cette donnée l’outil Ameli.fr. ;
- développer une téléconsultation de repérage et dépistage (pré- diagnostic) auprès de personnes en situation de handicap ou dépendantes en établissements.
Mesure n°23 : Mettre en place au moins une action de médiation auprès des personnes âgées isolées ou précaires par département
La solitude et l’isolement social gagnent en importance depuis les années 1960. Ils concernent aujourd’hui 1 français sur 10, soit 5,5 millions de personnes dont 1,2 million de personnes de plus de 75 ans. L’isolement social est un facteur aggravant des situations de fragilité et de vulnérabilité psychologique. C’est notamment une cause d’accélération de la perte d’autonomie. Cette situation d’isolement social peut également être un facteur de risque en période de canicule.
Mesure :
- mieux repérer les personnes âgées isolées et fragiles à partir des registres nominatifs en cas de canicule et des outils de repérage des retraités fragilisés de la caisse nationale d’assurance vieillesse (CNAV) ;
- mettre en œuvre dans chaque département des actions de lutte contre l’isolement des personnes âgées ;
- déployer les missions de service civique auprès des personnes âgées isolées et/ou précaires en appui aux actions portées par des équipes de bénévoles.
Mesure n°24 : Prévenir la perte d’autonomie en agissant dans les milieux de la vie
Le vieillissement de la population s’accompagne d’une augmentation des incapacités et de la perte d’autonomie, sous l’effet conjugué du déclin physiologique et de la prévalence croissante avec l’âge des maladies chroniques. Les personnes âgées en perte d’autonomie seraient de l’ordre de 2 millions à l’horizon 2040 et de 2,4 millions en 2060, dont 1,45 million à domicile.
Mesures :
- dès 2018, un plan de 15M€ annuel financera des programmes de prévention en EHPAD, ciblés sur la prévention de la perte d’autonomie et de l’aggravation de l’état de santé auprès des résidents ;
- systématiser à 60-65 ans, à l’âge du départ en retraite, le bilan de santé et la consultation proposés par la caisse nationale d’assurance maladie (CNAM) et les caisses de retraite afin de repérer et prévenir les risques de perte d’autonomie.
Mesure n°25 : Organiser les soins bucco-dentaires en EHPAD
La santé bucco-dentaire est un levier pour la prévention de la perte d’autonomie : la nutrition, la socialisation et le plaisir permettent le maintien en bonne santé. Selon une étude de la Haute autorité de santé parue en 2013, la vie en institution réduirait le recours au chirurgien-dentiste de 25 % par rapport à la vie à domicile.
Mesure :
- former le personnel soignant d’EHPAD à assurer l’hygiène bucco-dentaire par la toilette quotidienne, les soins des prothèses, etc. ;
- organiser des consultations de dépistage et systématiser le bilan buccodentaire d’entrée en EHPAD en mobilisant les professionnels de santé concernés, les ARS et les EHPAD (directeurs, médecins coordonnateurs et infirmiers coordonnateurs) et en s’appuyant sur la téléconsultation voire la télé-expertise ;
- intégrer systématiquement la santé bucco-dentaire dans les projets d’établissements, les Contrats pluriannuels d’objectifs et de moyens (CPOM) et les évaluations internes et externes.
Retrouver l'ensemble des mesures-phares sur le site du ministère des Solidarités et de la Santé
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